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Un mal sous estimé
Juste avant l’été
Si j’ai choisi de vous parler de ce thème à cette époque de l’année,
où l’on préfère d’ordinaire s’occuper de préparer ses vacances, c’est
que malheureusement cette période est aussi la plus chargée en suicides.
Le printemps qui est source de joie et de vie est aussi statistiquement le
moment où le plus de monde met volontairement fin à ses jours. Plus
exactement, le pic dominant est au mois de mai (le double d’autolyse par
rapport à la moyenne de l’année).
Plus de morts qu’avec la route et le sida réunis
En France, 12.000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année (pour 160.000 tentatives). Vous trouverez ces chiffres dans le site du ministère de la
santé http://www.sante.gouv.fr/htm/info_pro/index_suic.htm
Comme nous le rappelle un article de Science
et Vie du mois de février 2001 (n°1001 page 80)
c’est plus que les accidents de la route et le sida réunis : les
accidents de la route 8.000 morts, Sida 2.200 morts. Sans compter que certains
accidents de la route sont des suicides non détectés.
Sur le plan général, le suicide représente 10% des morts prématurées,
mais actuellement chez les 25-34, ans il représente la première cause de mortalité.
On remarque aussi que les hommes se suicident plus que les femmes et
beaucoup
plus après 60 ans pour atteindre des sommets vers 9O ans !
Grande détresse et santé publique
Il y a une réelle détresse et il ne semble pas qu’on ait trouvé de
moyens satisfaisants pour apporter une aide suffisante.
Même s’il y a des âges plus touchés que d’autres, ils sont tous
concernés. Il est important de vraiment avoir une qualité d’écoute et d’aide
avec ces personnes si blessées que pour elles, mourir est moins douloureux que
vivre.
En 1993, le Conseil
économique et social se saisit du "suicide" afin
"de permettre de sensibiliser les pouvoirs publics et l'opinion à cette
souffrance à la vie qui n'offre d'autre issue que la mort." En 1994, le
Haut comité de santé public le classe
"priorité de santé". En 1996, à la
conférence nationale de santé, le suicide
est retenu comme l’une des dix priorités nationales de santé
publique . En 1998, Bernard
Kouchner,
secrétaire d’Etat à la Santé et à l’Action sociale annonce un programme
national de prévention du suicide sur trois ans. En septembre
2000, Dominique Guillot, secrétaire d’Etat à la Santé, lance un nouveau programme sur cinq
ans.
Vous trouverez plus de détails dans le site
du ministère ou dans l'article de Science et Vie
mentionnés plus haut (sources des données ci-dessus).
La dépression et les suicides
Omniprésente
a dépression est identifiée comme la cause de la moitié des suicides.
Mais les autres cas attribués à la consommation d’alcool ou de drogue
occultent que cette consommation est elle-même
souvent liée à une forme de
dépression qu’elle compense.
D’autre part, comment qualifie-t-on le désespoir de quelqu’un dont on a
salit la réputation (harcèlement psychologique) ? Ou de quelqu’un dont
on a brisé un espoir (professionnel ou amoureux) ? Quand ce qui faisait tenir
s’effondre, une sensation de vide intense se produit. Pour certains, la douleur est
telle que mourir est préférable… c’est aussi de la dépression.
Un mal ordinaire
L’état dépressif existe dans de multiples situations de la vie. Il va du
plus minime au plus dévastateur.
Nous connaissons tous cette petite déprime que nous sentons quand une action
qui nous tient à cœur est achevée, quand un livre qui nous passionne est
terminé. Un moment de désappointement où l’on se dit
"déjà". Nous pensions être comblé par cet achèvement…
et en fait nous ne le sommes pas. Ce n’est pas systématique, mais c’est
fréquent. C’est sans doute pour ça qu’on n’arrête pas d’arranger la
maison que l’on s’est faite construire… par peur d’avoir fini et de
ressentir ce vide. Mais on ne se suicide pas pour ça !
Une douleur extrême
Quand nous parlons de dépression, nous ne pensons pas aux situations
dérisoires mentionnées ci-dessus (qui sont pourtant déjà des états
dépressifs, mais de brève durée et de faible intensité). Nous pensons
plutôt à des états infiniment douloureux qui laissent la personne prostrée,
sans motivation avec des désirs de ne plus vivre.
Cet épuisement et cette difficulté à vivre sont caractérisés par le fait
que plus rien n’a d’intérêt, plus rien ne vaut la peine. On y
ressent une sensation intense et douloureuse de vide que rien ne comblera
jamais. La douleur y est monumentale.
Ces états dépressifs douloureux surgiront lors d’échecs, de remises en
causes importantes (croyances, éducation, enfants, couple). Ils peuvent
survenir du fait qu’on ne croit plus qu’on va réussir ce qu’on aurait
toujours voulu faire… mais aussi du fait que nous avons tout engagé dans
quelque chose (profession, action sociale, réalisations de projets)… tout a
réussi… mais l'état d’accomplissement n’est pas au rendez-vous. Le
constat est alors un sentiment de "tout ça pour
rien!". La raison du mal être était seulement dissimulée...
elle ne faisait qu'être compensée. En fin de compensation, elle ressurgit.
La douleur des remises en cause peut venir du fait que nous avons été
élevés dans la croyance qu’il ne faut pas s’écouter, aller de l’avant,
s’occuper des autres et pas trop de soi.
A force de ne pas s’écouter, d’être battant, de se dépasser et de se
consacrer aux autres… que sommes nous devenus? Nous avons ainsi confondu
affirmation de soi et ego autant que
négation de soi et humilité. Alors la
négation de soi l’a emporté.
Se remettre en cause,
c’est cesser de se nier, se rencontrer, se comprendre et
se remettre aux commandes de sa vie.
En réalité notre culture favorise la négation de soi. Il a été
bien remarqué que l’ego nuit à la vie sociale, mais on a confondu à tort
"s’aimer" et "avoir de l’ego". Il est indispensable de préciser que celui
qui a de l’ego ne s’aime pas, il ne fait que contempler une image idéalisée
de lui-même pour ne pas se voir, car il a peur de se voir.
Cette négation de soi par les autres et par soi-même engendre une douleur
sans cesse compensée par de multiples occupations ou projets…
quand ces
occupations ou projets ne marchent pas… le vide de soi réapparaît
cruellement! Vient alors la déprime (dé-primer, c’est ne plus pouvoir
mettre en premier ce qui était en premier).
Qu’est-ce que la dépression ?
D’abord un phénomène naturel
C’est un rééquilibrage entre la pulsion de vie et la pulsion de survie
Dans la pulsion de survie, l’énergie nous permet d’agir. Quand
elle est présente, cette capacité à agir nous amène à ne pas nous poser
trop de questions existentielles et à aller de l’avant. D’un côté c’est
un avantage car cela permet d’aboutir à plus d’expérience de vie et de
maturité, malgré nos blessures antérieures. Dans le même temps cela est un
inconvénient car cela nous conduit à oublier les parts blessées de
nous-mêmes qui ainsi vont nous manquer pour nous construire.
Alors une pulsion de vie nous anime dans le sens contraire, nous
invitant à nous arrêter pour réhabiliter les parts délaissées de notre
vie… car il n’y a plénitude que si nous sommes entier. L’énergie c’est
"faire", la vie c’est "être"...
et chaque part manquante de nous-mêmes, nous empêche
d'être tout à fait.
Un arrêt de l’antagonisme entre la vie et l’énergie
La dépression , c’est la diminution de l’énergie,
de l’intérêt et de la motivation. Cette diminution peut être légère et
passagère ou tenace, parfois importante et douloureuse. La douleur peut être
telle qu’elle peut même conduire au suicide. C’est donc à prendre très
au sérieux (même si, fort heureusement, tous les déprimés ne se suicident
pas).
Pourtant, malgré cette apparence plutôt
défavorable, c’est à cette
occasion que les questions arrivent… et parfois aussi les réponses. L’arrêt
dans le "faire" conduit à une sensibilité permettant de mieux
aborder les parts de soi restées en attente dans un coin de notre vie. L’énergie
manquant pour les maintenir à distance, celles-ci refont surface, nous
demandant de les inviter à faire partie de nous. Tout ceci afin de trouver un
plus d’ "être".
Conscience et inconscience : ce qui paraît un effondrement est en
fait un arrêt de l’illusion pour passer de l’intérêt (pour les choses)
à l’attention (pour les
gens). Ce qui a l’air d’un effondrement de l’individu
n’est qu’un effondrement de l’ego afin de permettre plus de conscience de
soi et d’autrui. Une sorte de "bas les masques" qui est un premier niveau de conscience suivant les niveaux précédents où l’énergie ne
faisait que maintenir une sorte d’inconscience.
Naturellement cet aspect positif de la déprime ne doit en aucun cas en
occulter la dimension parfois très douloureuse ou dramatique nécessitant
souvent un accompagnement.
Même si la dépression est une sorte d’indication qu’il se fait une
sorte de travail d’accouchement de soi, de réhabilitation, de venue au
monde de parts rejetées de notre vie… il peut falloir une aide à l’accouchement
pour que celui-ci se fasse plus rapidement, avec plus de sécurité et moins
de douleurs.
S’il vous paraît curieux de considérer la déprime comme une
naissance,
je vous invite à lire l’ouvrage L'art
d'être communicant de la page 161 à 230 (et en
particulier page 197)
La vigilance est de rigueur car cet accouchement de soi est une période
de fragilité où il vaut mieux ne pas être exposé à des manipulateurs.
Certains esprits malveillants peuvent profiter de cette fragilité pour vanter
et vendre un mieux être illusoire, une pseudo thérapie ou une
idéologie sectaire.
Facteurs d’aggravation
La non-communication
Si cet "accouchement de soi" est naturel, s’il est en général
fait pour se passer tout seul, il est toutefois souhaitable qu’il ne soit, au
moins, pas entravé par des situations trop défavorables.
La non-communication est l’un des facteurs aggravants les plus importants
et les plus répandus. Le déprimé est particulièrement incompris. Même
ceux qui lui sont le plus dévoués mettront malheureusement un soin tout
particulier à nier son état "pour lui remonter le moral".
Ils
lui asséneront des propos "réconfortants" du genre
"Il faut que tu t’intéresses à quelque chose, fais un peu de
sport, va te distraire, ne reste pas comme ça, il y a des gens qui t’apprécient…"
Tous ces propos, quoi que préférables à des remarques désobligeantes,
ne font que renforcer la conviction du déprimé:
personne ne le
comprend. Alors il écoute ces longs discours "revitalisants"
sans les entendre et décourage son interlocuteur en étant aussi mal après
qu’avant. Mais c’est normal, car pour le remonter, tout le monde tente de
l’éloigner de ce qu’il ressent alors que son
projet inconscient est de
mieux ressentir ce qui se passe en lui !
Le phénomène de la déprime, c’est quand l’intérêt disparaît
pour que l’attention apparaisse.
Une conduite plus communicante et plus salutaire consisterait à lui
permettre d’exprimer ce qu’il ressent avec nuances, et de le valider sur
les cinq points
de feed back (réception, compréhension, accueil, gratitude, cohérence).
Ensuite de le guider pour exprimer ses vrais points de douleur avec un guidage
non directif (voir le dossier psychothérapie à guidage
non directif sur ce site)
Ne pas communiquer peut favoriser un passage à l’acte suicidaire. Quand
j'évoque ici "ne pas communiquer", je distinguerai avec soin
"d'être communiquant" ou "d'être relationnel". Pour plus
de détails sur cette nuance allez dans le dossier "communication"
de ce site.
Situation présente insupportable
Échecs, rumeurs dévastatrices, destruction d’une réputation,
harcèlement psychologique, deuils. De nombreuses situations de ce type
peuvent soit être la cause d’un état dépressif, soit l’aggraver.
Elles se situent dans le présent et la situation est douloureuse à cause
de la fragilité du déprimé. Ces situations ajoutent
à la sensation de
manque, à l’absence de compensations et à la
fragilité intérieure due
aux parts de soi manquantes.
Ces facteurs peuvent ajouter tant de douleur qu’ils conduisent certains au
suicide.
Mal de vivre "sans raison"
Pulsions, phobies,
angoisses, inhibitions.
Du plus anodin mal-être au plus
désastreuses angoisses, des ressentis apparemment sans raisons semblent s’acharner
injustement. A ceux-ci s’ajoutent généralement la non-communication du
genre : "Mais je ne comprend pas, fais un effort, il n’y a
pas de raison, tu as tout pour être bien…"
Toutes ces phrases sont des meurtrissures supplémentaires qui, loin de
soulager, finissent de briser et de projeter dans la solitude.
Or tous ces ressentis ne sont qu’apparemment sans
raison. Ils sont en fait
l’expression directe de la raison du déprimé. La
raison, c’est ce qui
produit ce ressenti. C’est la raison (la cause) de ce ressenti qui
"réclame" une écoute. C’est la part de vie en attente de naître
qui pousse à la porte de la conscience, qui fait irruption dans le présent
pour recevoir l’aide et l’accueil qui lui ont fait défaut par le passé.
Il est même important de comprendre que le ressenti présent (pulsions,
phobies, angoisses, inhibitions) ne se produit pas "à cause de
ce passé", mais spécialement pour le retrouver, le réhabiliter et retrouver
son intégrité psychique.
Si vous voulez vous
distraire tout en comprenant ce mécanisme, je vous recommande le
film "Sale Môme"
(avec
Bruce Willis) qui en est une touchante et parfaite illustration,
même si peu de critiques semblent en avoir saisi la portée.
Dépendances
Alcoolisme, toxicomanie,
boulimie/anorexie. Ces dépendances sont soit une
compensation à des vides, soit l’expression de moments de vie qui demandent
écoute et réhabilitation.
Compensations : quelqu’un qui se met à boire suite à un
deuil ou une rupture le fait par compensation pour anesthésier sa douleur. C’est
un moyen de survie face à quelque chose d’insurmontable. Naturellement le
service rendu comporte un grand inconvénient: la dépendance qui s’installe.
Ici l’alcool est un allié de la pulsion de survie qui tend à
rétablir un confort acceptable.
Réhabilitations :
quelqu’un dont le père était
alcoolique se mettra à boire pour se rapprocher du père qui lui a
manqué.
Ce père lui a manqué car il ne s’est pas occupé de lui, mais aussi et
surtout parce que pour échapper à trop de douleur l’enfant s’est mis à
le rejeter (pulsion de survie). Plus tard, cet enfant peut s’alcooliser
progressivement sans s’en rendre compte… afin de se rapprocher de ce père
manquant. En faisant comme lui, il se donne une chance de le
comprendre. Ce
processus inconscient est animé cette fois-ci par la pulsion de vie
qui porte à réhabiliter les parts manquantes de notre vie afin de restaurer
notre intégrité psychique.
Enfin, l’anorexie et la boulimie peuvent aussi être des
processus de
réhabilitation ou un moyen de survie : Par exemple une femme ne mange
pas, son corps "disparaît" petit à petit… et on trouve dans son
histoire que sa grand-mère a perdu un enfant avant la naissance de sa
mère… et que cette dernière en a porté une culpabilité à naître et à vivre. A la
génération suivante, cette culpabilité est transmise à la fille qui
cherche aussi à ne pas exister. Une sorte de commémoration pour que personne
n'oublie. Cette culpabilité disparaîtra quand le
souvenir et la dimension de l'enfant défunt et de la grand-mère en
deuil seront "rencontrés" et validés.
Dans un autre cas le corps doit être maigre pour rappeler un membre de la
famille déporté pendant la guerre. Dans un autre cas il faut ne pas être
femme pour ne pas être désirée car il y a eu un traumatisme sexuel dans l’enfance…
et bien d’autres situations.
Dans ces cas d’anorexie ou de boulimie, les thérapies à tendance
comportementalistes peuvent être dangereuses quand elles sabotent le projet inconscient de réhabilitation.
Dans ce cas spécifique elles peuvent même conduire au suicide. Tout en
veillant physiquement à la santé du patient, il est
alors préférable d’accompagner
cette réhabilitation plutôt que de combattre l’anorexie.
Cessant d'être nécessaire; cette dernière
disparaîtra ainsi spontanément . Si au contraire on choisit de la
combattre, on ne fait que l'enfouir (et encore quand on arrive à l’enfouir !)
Plusieurs degrés dans la TS
D’abord, il est important de considérer que le projet est rarement de
mourir mais plutôt de cesser de souffrir. Et il faut que la souffrance
atteigne une certaine force pour que mourir soit moins douloureux que vivre.
Même quand la mort est souhaitée pour rejoindre un être cher défunt, il s’agit
de se libérer de la douleur du manque de cet être.
Un désir passif de ne plus vivre
Se dire "je préfèrerai mourir" ou
"si je mourais ça m’arrangerait"
ne constitue pas une TS. Une étude réalisée par la SOFRES en février 2000
révèle que 13% des français ont déjà envisagé sérieusement de se
suicider. Ce chiffre semble déjà important. Mais il ne tient pas compte de
tous ceux qui ont un jour dit ou pensé "Je ferai aussi bien de
mourir" sans pour autant envisager une action en ce sens.
Chez ceux qui expriment ce genre de propos, une prise en compte de leur
message serait souhaitable. Ils en sont déjà à une bonne dose de souffrance
et il suffit de circonstances aggravantes (ci-dessus) pour les faire basculer.
Il y a déjà là un important travail d’aide et d’écoute à proposer.
Un appel au secours
Avec des passages à l’acte qui ne sont "que" des
tentatives,
nous entendons trop dire "Oh ce n’est qu’un appel au secours".
Sous entendu, "s’il avait vraiment voulu mourir il ne se serait pas
raté".
Même dans le cas où ça ne serait qu’un appel au secours, c’est à prendre très au
sérieux. Cette situation où il y a eu un passage à l’acte est un degré
supplémentaire à la situation ci-dessus de désir passif.
Si toutefois il ne faut pas se laisser emmener dans l’engrenage du
chantage au suicide, il est important d’être capable d’aider la personne
à exprimer sa douleur et ce qui la fonde. Il y aura là un
sérieux travail de thérapie ou au moins d’aide ou d’écoute à offrir à
une telle personne.
Il est vrai que celui qui veut mourir dérange tout le monde. Vivre avec un
dépressif n’est pas aisé. Il n’est pas aisé
non plus pour lui de
trouver l’aide dont il a besoin. Ses proches tentent de le remonter sans
jamais le comprendre, son médecin lui donne des antidépresseurs sans l’écouter
(il est vrai qu’il n’en a pas le temps) et le psychiatre affine la
prescription et propose une écoute trop basée sur la pathologie et pas assez
sur la vie et sur les vraies raisons de sa douleur.
Quant à l’hôpital, il n’y a que peu de temps que l’on a cessé de
donner des soins violents aux suicidaires pour les décourager, comme pour les punir de
leur acte. Mais l’écoute n’est toujours pas au rendez-vous car il est
naturellement douloureux pour des soignants et médecins non formés à cela de se trouver
confrontés à des patients qui souhaitent la mort alors que leur métier est
de sauver la vie.
Depuis 13 ans que je forme du personnel hospitalier j’ai malheureusement rarement vu que
la pratique soit correcte à ce niveau.
Quand l’acte est "réussi"
Quand l’acte est réussi, l’aide n’a pu être apportée à temps au
suicidaire… restent alors ses proches. C’est naturellement une épreuve
difficile pour eux car à celle du deuil s’ajoute celle de la culpabilité
de ne pas avoir su l’aider.
Dans la plupart des deuils, il y a déjà une tendance à en vouloir au
défunt de nous avoir quitté. Comme cela n’est pas convenable, cette
pulsion de reproche et de rupture est refoulée, mais elle est là. Dans le
cas du suicide, aux reproches que l’on se fait à soi, s’ajoute d’autant
plus une forte colère qu’on adresse à celui qui est parti, qui
"nous a fait ça". Il arrive même que l’on le taxe d’égoïsme
ou de lâcheté.
Naturellement il est tout a fait compréhensible que les proches passent
par cette attitude. Mais on se rend compte que même après l’acte, la
compréhension n’est pas au rendez-vous. Pour aider les proches, il est
souhaitable de leur permettre leur colère puis de
les amener à accomplir la
compréhension qu’ils n’ont pu faire auparavant.
La douleur d’un
proche défunt doit être entendue même après sa mort. C’est au moins
libérateur pour les proches qui le "rencontrent enfin" et apaisent
ainsi leur manque. Et puis qui sait ! peut être l’est-ce aussi pour
celui qui est parti ? en tout cas ça l’est au moins pour la mémoire
qu’il laisse.
Naturellement cette compréhension peut s’accompagner d’une aggravation
temporaire de la culpabilité. Le psy qui accompagnera devra mettre du soin à
réhabiliter chaque élément de vie meurtri, tout ceci pouvant être emmêlé
avec de multiples épisodes de l’existence du proche et de son histoire
familiale.
Mieux aider après une TS
Cette aide comporte en premier une aide physique consistant à gérer l’urgence
et à sauver la vie. Puis en second, une aide psychologique permettant d’apaiser la
douleur et de prévenir la récidive.
Urgence physique et premiers mots
Bien que la prise en charge physique soit primordiale, les services
médicaux qui s’en occupent se doivent de l’accompagner de comportements
humains adéquats.
Les médecins et soignants sont professionnellement compétents pour cette
prise en charge physique. Mais ils sont très démunis au niveau des
comportements à adopter pour accompagner leurs soins.
Quand leur patient leur dit avec culpabilité
"J’ai fait le
con", ou avec violence "Conard, pourquoi tu m’as sorti de
là!" ou silencieux quand il montre un silence inquiétant… le médecin
et le soignant sont désappointés.
De nombreux services hospitaliers proposent une aide physique correcte,
mais "relâchent" les suicidaires sans soins psychologiques adaptés.
Leur travail s’arrête quand la vie est hors de danger. Malheureusement les
soins physiques, quoique indispensables, ne suffisent pas.
Le taux de récidive le montre : 37%
L’aide et l’accompagnement
Face aux premiers mots, aux premiers pleurs, aux premières agressions
suivant la tentative, quelle attitude adopter ? Naturellement les
soignants et médecins ne sont pas obligés de tout savoir faire. Nous sommes
déjà très heureux de trouver leurs compétences sur le plan physique. Nous
ne devons jamais oublier que ces dernières nous sont indispensables.
Il y a tout de même des attitudes simples qui devraient faire partie de la
première prise en charge.
La première chose est de ne pas nier ce que dit le
suicidaire. Quand il se
morfond en disant "j’ai fait le con", il est important
de lui demander "Vous regrettez votre tentative?".
Quand il agresse avec un "Conard pourquoi tu m’as sorti de
là!" il est judicieux de lui demander "Vous auriez
vraiment préféré mourir?", Dans les deux cas ces questions
seront posées avec un non-verbal infiniment
respectueux, surtout ni ironique,
ni culpabilisant, avec une sincère intention d’inviter le suicidaire à
préciser son ressenti… en lui accordant d’avance que ce ressenti quel qu’il
soit est pertinent. Il ne doit jamais avoir besoin de se battre pour être
compris.
Naturellement ces questions, que je propose, ne sont que des exemples. Elle
doivent tenir compte du verbal et du non verbal. Peut-être faudra-t-il les
construire différemment selon le contexte. Je ne crois surtout pas aux
modèles de phrases toutes faites… et dans ce cas encore moins que dans tout
autre.
Naturellement ce qui fait craindre de poser de telles questions ce sont les
réponses qui risquent d’arriver… tout simplement parce qu’on ne pense
pas à accorder au suicidaire de la confiance. Nous pensons qu’il a tort et
qu’il faut lui inculquer notre vérité salvatrice!
Mais nous ne devrions pas craindre sa réponse et lui accorder de la
confiance. S’il répond "Oui, j’aurai préféré
crever!" nous pouvons poursuivre par "la vie est
vraiment trop douloureuse?"
Vous remarquerez que je vous propose des questions fermées
(auxquelles il
répondra par oui ou non). Rappelez-vous que les questions
ouvertes ne s’adressent qu’aux personnes ayant parfaitement
structuré
leur pensée sur le sujet, et se trouvant en confiance pour s’exprimer. (or
quelqu’un qui est en grande souffrance et qui se sent agressé par les soins
qu’il vient de recevoir n’est ni structuré ni confiant). Cependant ces
questions fermées doivent toujours laisser le libre choix de la réponse (oui
ou non) qui ne doit pas être induit par le ton.
De toute façon ce qui nous dérange c’est justement qu’il risque de
dire "oui, la vie est vraiment trop insupportable" Nous
devrions alors continuer par "Qu’est-ce qui y est le plus
insupportable pour vous?" Puis s’il nous énumère des faits
(ordinaires ou extrêmes) nous continuerons par "ça, c’est
vraiment trop dure?". S’il répond
"oui" nous validerons son propos par une phrase du genre
"Si vous le vivez douloureusement à ce point, je comprends que vous
n'ayez plus le goût de vivre!"
C’est le type même de validation qu’un soignant n’ose jamais faire
car il croit à tort qu’il s’agit d’un encouragement à recommencer. Or
c’est tout le contraire qui se passe. Le suicidaire vient enfin d’être
compris au moins par une personne. C’est là une raison de vivre nouvelle
pour lui.
D’autre part, cela prépare bien une invitation à aller chercher une
aide auprès d’un spécialiste. Le soignant ou le médecin peut alors
déléguer vers un spécialiste la suite du travail d’aide qu’il a
commencé. Le patient l’acceptera d’autant mieux qu’il se sera senti
compris dans ce premier contact
Les attitudes dangereuses
Alors que le soignant ou le médecin craignent les phrases ci-dessus, ils
ne craignent pas de formuler des remotivations maladroites, des phrases
"positives" déplacées qui ne font que nier le patient.
A la validation que j’ai proposé on préfèrera à tort une phrase du
genre "Mais il ne faut pas dire ça. Vous êtes jeune. Votre mari
et vos enfants tiennent à vous, il y a toujours des solutions…"
De
tels propos se voulant positifs ne sont pas autre chose qu’une violente
négation du patient et de son ressenti. Contrairement à l’effet
attendu, cela le conduit à se sentir d’avantage incompris et ne fait que lui
confirmer qu’il ne sert à rien de vivre dans un monde, où même ceux qui
vous veulent du bien vous font du mal... dans un monde, où ceux qui vous
sauvent le corps vont ensuite tuer votre esprit, vos ressentis, votre âme…!
Toute négation d’un être et de ses ressentis contribuent à
aggraver
son désir de quitter la vie. J’ai déjà
évoqué cette idée concernant
la prise en charge des personnes
âgées dans mon article
de mai 2001. Nous
trouvons ce même travers dans les maisons de retraite où les soignants et
médecins produisent trop souvent l’inverse de ce qu’ils souhaitent.
Naturellement, il est utile de mettre l’attention sur les bons côtés de
la vie, que la personne ne voit plus du fond de sa douleur.... mais
ne le
faire qu’après la validation des ressentis douloureux. Sinon l’effet
produit est inverse de celui attendu.
Pour mieux aider avant !
Notons que les suicides ont plus que doublé en 25 ans et rappelons nous qu’ils
sont aujourd’hui la première cause de mortalité chez les 25-34 ans!
La santé publique l’a placé comme faisant partie des priorités.
Rappelons aussi que les suicides tuent plus que les accidents de la
route et le sida réunis. Ces deux dernières causes mobilisent à juste titre
notre attention. Le suicide justifie aussi une telle mobilisation. Peut-on
prévenir une telle hécatombe ?
Développer la culture de l’écoute de soi
Ne cédons pas à la tentation de croire qu’il y a un remède miracle. L’être
humain et les situations sociales sont complexes. Mais chaque chose ajoutée
dans le bon sens est importante et nous rapproche d’une situation meilleure.
Le premier point à considérer est sans doute de développer une culture
de l’écoute de soi. Mais nous avons eu des siècles de culture
culpabilisante… suivis de son homologue contemporaine :
la croyance que
notre inconscient est rempli de mauvaises choses.
Plutôt que d’être à l’écoute de cet inconscient, nous sommes
parfois, à tort, invités à le maîtriser, à l’oublier, à le remettre en
ordre, à le nettoyer… Plutôt que de miser sur l’intelligence qui habite
chacun, j’entends trop souvent une invitation à devenir plus fort que ce
qui nous habite, qui est considéré comme mauvais, ou dans le meilleur des
cas pathologique.
L’écoute de soi serait une attitude dans laquelle nous devenons capable
d’accueillir celui que nous sommes, ceux que nous avons
été et ceux dont
nous sommes issus. Nous mettrons un soin tout particulier à préférer l’accueil
de soi plutôt que la maîtrise de soi.
C’est une véritable façon de se remettre en cause, de se remettre aux
commandes de sa vie. De mieux se respecter soi-même et de mieux respecter
autrui. Or nous ne sommes aujourd’hui invités qu’à être battant et à
nous dépasser.
"Être positif" dans le sens de "Ne pas nier"
Trop souvent, "être positif" est confondu à tort avec
"nier ce qui ne va pas". Or nier ce qui ne va pas est une attitude
aussi négative que de nier ce qui va. Ce qui importe, c’est de
"reconnaître ce qui est". C’est d’ailleurs le vrai sens que
donne le petit Robert méthodique à "être positif".
Reconnaître ce qui est, c’est écouter ce qui se passe en nous, mais c’est
aussi et surtout savoir entendre vraiment ce que l’autre essaye de nous
dire. Or notre culture revendiquant le "Positif" ne sait que
proposer la négation comme source d’aide:
Quelqu’un qui n’a pas le moral s’entend dire "Tu t’en fais
trop. Ça va aller" Cela touche même l’enfant dès son plus jeune
âge. Quand il a peur, il s’entend dire "Mais ne t’inquiète pas. Tu
n’as pas de raisons d’avoir peur" Quand il pleure après être
tombé, on lui dit "Ce n’est rien!" etc… à croire que chacune de
ces phrases sont là spécialement pour lui démontrer qu'il est idiot de
ressentir ce qu’il ressent.
Toutes ces situations de vie où l’autre est nié sont des sources
potentielles de désespérances. Comme je l’ai mentionné dans mon
article de mai 2001 sur les personnes
âgées, celles-ci subissent le même sort,
même de la part de professionnels de l’aide…. Ça ne s’arrête jamais…
si ce n’est avec la mort !
Apprendre à entendre l’autre plutôt que de le nier, c’est lui donner
l’occasion de s’entendre lui-même et de se réapproprier sa vie. Ne pas
l’entendre, c’est l’inviter à se nier lui-même… et le jour où il ne
peut plus compenser la douleur que cela lui procure… il déprime puis peut
vouloir en finir.
Après l’âme pleine de démons, nous avons eu
droit à
l’inconscient
plein de choses suspectes (l’enfant de cinq ans qui veut coucher avec sa
mère et tuer son père). La culture continue.
Même sans avoir un regard aussi catégorique sur l’inconscient, la
psychologie considère trop souvent les psychopathologies comme une
conséquence du passé. Dans le meilleur des cas elle voit un passé qu’il
faut remettre en ordre et dans le pire des cas, un passé qu’il faudrait
éradiquer afin d’en être libre.
Mais tout cela fait fi du fait qu’une psychopathologie ne se produit pas
"à cause de", mais "spécialement pour".
Ce n’est pas le passé qui produit le trouble présent,
mais la façon
dont on l’a vécu. Et le présent n’est pas perturbé à cause de cela,
mais spécialement pour qu’on y remette un peu d’attention et de soin.
La pulsion de survie nous pousse à
mettre ce passé difficile à distance
pour échapper à la douleur. La pulsion de vie, elle, au contraire,
sauvegarde
l’événement dans notre inconscient et nous pousse à y revenir pour
intégrer cette part de nous sans laquelle nous resterions amputés et
handicapés. Pour plus de détails, vous pouvez lire sur ce site le dossier psychothérapie
ou l’ouvrage chaleureuse
rencontre avec soi-même
Attention: ne
toutefois jamais sous-estimer les aspects somato-psychiques
où le trouble originel est d'origine physiologique (par exemple un manque de
fer rend dépressif). L'aide est alors pleinement du ressort du médecin
généraliste ou du psychiatre selon la
nature du trouble.
Contexte et actions
Moins de repères et plus de conscience
Notre époque est particulière. La perte d’une bonne partie des
repères sociaux conventionnels exige aujourd’hui de trouver ses repères en
soi.
Un monde mouvant où le travail est incertain et les
études exigeantes
sans toutefois ne promettre aucune carrière. Les différentes autorités se
sont émoussées, qu’elles soient familiales, morales ou religieuses. La
politique, en crise, souffre d’une crédibilité décroissante. La
science,
qui nous promettait le bonheur grâce au progrès et à la technologie nous
laisse plein de doutes et parfois même d’angoisses face aux conséquences des
technologies mal maîtrisées. Les cellules familiales éclatent, parents et
enfants souffrent….
Le tableau montre que le mal n’est pas que localisé à quelques
individus, il est aussi social et concerne une ou deux générations de façon
particulièrement aiguë.
Au premier abord nous y voyons un échec ou une dégringolade des valeurs
humaines. En y regardant de plus près, c’est le contraire.
L’absence de repères absolus oblige à ne plus laisser une autorité
supérieure penser à notre place (mais il nous reste en même
temps à apprendre à ne pas rejeter la pensée d'autrui). Cela exige de développer une
sensibilité à ses ressentis et à la vie. Les difficultés rencontrées
poussent à des réflexions d’éthique plus profondes qui jusque là n’avaient
même pas effleurées l’esprit de l’humanité.
Tant que nous n’avions qu’à suivre les règles dictées par la
collectivité à laquelle nous appartenions la vie était relativement simple.
Mais cela conduisait à n’être vraiment conscient ni des autres ni de soi.
Il y a une grande différence entre "respecter autrui parce qu’on
nous a dit que c’est bien" ou "respecter autrui
parce qu’on a pour lui une authentique considération" Les
règles sont une béquille venant compenser le manque de conscience… et
faute de conscience , mieux vaut des règles que rien.
Nous sommes sans doute dans une époque transitoire où les règles se
relâchent et où la conscience apparaît. Il y a
moins de l’un, mais pas
encore tout à fait de l’autre.
Ceci favorise les états dépressifs, mais est en même temps le signe d’une
progression. Faut-il encore que cette progression soit accompagnée dans le
bon sens.
Quelles que soient les raisons personnelles ou sociales, si vous êtes
dépressif ou suicidaire, vous vous moquez pas mal des considérations
intellectuelles sur le sujet… et vous avez raison. Ce qui compte pour
vous, c’est de trouver une véritable écoute. Ce que vous ressentez au plus
profond de vous-même est forcément à vos yeux bien plus important que
toutes les théories du monde.
Si vous faites partie de ces personnes à qui la vie pèse trop, vous
devez tenter de trouver un interlocuteur capable de vous entendre. Trouvez
quelqu’un qui sache vous accompagner dans ce processus de naissance.
La souffrance ne disparaît définitivement qu’après cette naissance.
Ne permettez à personne de nier ou de simplifier votre souffrance.
Reprenez confiance en le fait que ce que vous sentez a de l’importance et
vous conduit à des parts précieuses de vous-même ou de votre histoire
familiale. Prenez soin de vous.
Sachez qu’un psychiatre pourra vous aider avec des médications
adaptés pour diminuer votre souffrance et qu’un psychologue clinicien
ou un psychothérapeute pourra vous aider au processus de naissance
proprement dit. Naturellement tout dépendra de la technique qu’ils
utilisent et aussi de comment ils l’utilisent. Ces approches sont si
variées qu’il est difficile d’en préconiser une. Il existe des
psychiatres qui sont également psychothérapeute ou psychologue, mais sachez
que a priori, ce sont des
métiers différents.
Si un thérapeute ne vous convient pas n’hésitez pas à en changer.
Aussi compétent qu’il soit, peut être ne vous correspond-il pas. Vous
devriez le ressentir dès la première séance. Ne vous laissez jamais
culpabiliser, car vous êtes le seul à savoir l’importance de vos
ressentis.
En cas de trop grande souffrance, d’urgence ou de solitude, utilisez les
numéros d’aide.
N’hésitez pas à aborder le sujet. Entendre la douleur sans détour est
fondamental. La règle est "ni dramatisation ni dérision".
Méfiez-vous de l’attitude néfaste qui consiste à
être soi-disant positif en tenant des propos
rassurants qui ne sont en réalité qu’une négation des
ressentis du suicidaire ou du déprimé.
Donnez lui l’écoute qui lui donnera envie de se faire aider par un
spécialiste.
Que vous soyez un ami ou un soignant (non psy) votre rôle est déterminant
dans le fait que le suicidaire ou le déprimé envisage d’accepter l’aide
d’un spécialiste. Donnez lui les éléments décrits dans le paragraphe
précédant. Informez le sur les numéros d’aide. Faites lui lire cet
article s’il le veut bien. Ne vous culpabilisez pas non plus si la tâche
est trop difficile. Faites pour le mieux avec authenticité et avec cœur,
pourvu que vous ne niiez jamais ses ressentis.
Si cette situation vous bouleverse trop, n’hésitez pas à demander
conseil à un spécialiste… et même faites vous aider si vous en ressentez
le besoin.
J’espère que ces lignes auront apporté une modeste contribution pour
avancer vers un autre regard sur la déprime et le suicide. Je souhaite
que
les spécialistes affinent de plus en plus leur prise en charge des patients
afin de répondre au mieux à cette détresse meurtrière.
Les suicidaires
sont encore trop souvent mal accompagnés dans notre société, où le taux de
récidive de 34% est réellement inacceptable. Il montre qu'il y a pour les
thérapeutes psy une nécessité de recherche et de remise en cause
continuelle.
Thierry TOURNEBISE
Lire aussi l'article stress
et mieux être
(ajout
2010)
Des recherches vont dans le sens
de la pertinence da la dépression:
Vous pouvez lire dans Scientific American
Mind (Janvier février 2010), par
Paul W Andrew (chercheur à
l'université du Commenwealth en Virginie aux Etats Unis)
J.Anderson Thomson (Psychiatre à
Charlottesville, à l'Université de Virginie)
Depression's Evolutionary Roots
"Perhaps depression is not a malfunction but a mental adaptation
that focuses the mind to better solve complex problems"
Les racines évolutives de la dépression
"Il se peut que la dépression ne soit pas une
maladie mentale, mais un moyen d'adaptation pour centrer son attention
afin de mieux résoudre un problème complexe"
http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=depressions-evolutionary-roots
|
Adresses utiles
Je vous invite à rechercher d'autres adresses sur le net. Les adresses
ci-dessous ne sont
indiquées qu'en première approche.
Merci de me faire connaître une adresse particulièrement intéressante pour
l'ajouter à cette liste contact
Programme national de prévention du suicide
|
Secrétariat
d'Etat chargé de la santé Les objectifs des programmes régionaux, du
programme national,
de l'approche méthodologique choisie ainsi que des données chiffrées
sur le suicide. |
Les sites sur la Prévention Suicide en France
|
Beaucoup
de liens vers de nombreux autres sites traitant du suicide |
Centre de prévention du suicide
|
Site
belge. Écoute, prévention, comportement
à avoir face à un suicidaire. Nombreux conseils sur les
attitudes justes, y compris après un deuil. Contacts et équipe de
bénévoles |
SEPIA
|
Des
chiffres précis sur l'évolution du suicide. Des conseils de postvention,
particulièrement pour l'approche des élèves après le suicide
d'un des leurs. Description d'attitudes souhaitables
|
S.O.S. Suicide jeunesse
|
Site
canadien d'aide aux personnes
suicidaires |
Infosuicide
|
Encore
de nombreuses pages en cours de réalisation. Mais déjà beaucoup de
données, de liens et de réflexions approfondies sur le
sujet
|
Recherche et rencontres
|
Travail
et réflexion sur les conséquences de l'isolement |
La Gentiane
|
Deuils,
suicides. Des réflexions, des questions, des ouvrages.
|
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