© copyright Thierry TOURNEBISE

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Origine de la vie

 

Conception

Précieux et pourtant mal considéré

Nous n’avons pas vraiment l’habitude de considérer le sexe comme précieux. L’évolution de la société nous le fait considérer avec plus de simplicité et d’aisance qu’autrefois. Pourtant, le sexe reste tout de même une zone du corps considérée avec gène (et pas seulement avec pudeur).

Notre cher Freud a contribué à une certaine libération sur ce point. Pourtant il n’en a pas fait l’éloge non plus. Tout ce qui concerne le sexe et les pulsions qui s’y rattachent, même à travers lui, reste hélas un peu ambiguës!

Or, que nous le voulions ou non, ce lieu de notre corps est le lieu d’où vient la vie… Sans le sexe, nous ne serions pas là. Cette partie du corps est donc infiniment précieuse puisque nous lui devons tous notre existence. Nous lui devons même l’existence de l’humanité toute entière !

La venue d’un enfant est, le plus souvent, vécu comme un heureux événement. Par contre le sexe, lui, a souvent été stigmatisé comme associé au mal (qu’il s’agisse des vieux démons d'autrefois ou de l’inconscient moderne).

Il devient alors contradictoire de considérer que l’heureux événement vient de quelque chose de malsain. Venir au monde, en devant sa vie à ce qui est mauvais, est pour le moins un départ difficile!

Si le plaisir associé secrètement à la sexualité fait tourner le monde et enflamme tant de passions, c’est sans doute que ce plaisir est à la mesure de l’importance de cette partie de notre corps.

Naturellement, je n’oublie pas les nombreuses déviances sexuelles où l’irrespect d’autrui est plus que condamnable. Mais ces déviances sont aussi à la mesure de l’irrespect que l’humain a eu pour le sexe… dont pourtant il vient. Considérer une chose comme mauvaise, finit hélas par la rendre mauvaise.

Revalorisation pudique

Les plantes, au sujet de leur sexe, ont bénéficié de plus de considération que l’humain! Chez la plante, la partie sexuelle, c’est la fleur ! Or, comme chacun le sait, les fleurs sont un symbole social de grande valeur. Nous aimons en offrir et en recevoir. Nous en ornons nos jardins… et un splendide bouquet trônant au milieu de la table ravit les hôtes et les convives. Chaque commune de notre pays s’enorgueillit même d’en avoir le plus possible dans ses rues et ses espaces verts !

Il est amusant que nous ayons tant de considération pour le sexe de la plante… et si peu pour le nôtre.

Naturellement, il est hors de question d’envisager d’exhiber le sexe de l’humain comme celui des plantes. La pudeur est certainement une qualité… mais faisons bien la différence entre les comportements dictés par de la pudeur et ceux dictés par de la honte.

Si la pudeur sexuelle vient du fait que cette partie de soi est infiniment précieuse… Alors elle est justifiée, car Il est naturel que ce qui est précieux reste intime.

Si, par contre elle vient du fait que cette partie du corps est considérée comme honteuse, c’est très dommageable… car avoir honte de là d’où l’on vient, ne peut conduire qu’à un fondement instable et même parfois à ces déviances tant redoutées.

Nous distinguerons donc avec soin la différence entre honteux (car mauvais) et intime (car précieux) Les deux conduisent à la pudeur… mais ne donnent pas les mêmes résultats comportementaux.

Le couple parental

L’amour, le désir et la pulsion

L’homme et la femme, 
qui sont attirés l’un par l’autre, 
ressentent au moins trois sentiments : 
l’amour, le désir, la pulsion.

 

L’amour est une ouverture d’esprit inconditionnelle à autrui, dont on reconnaît la valeur inestimable. Cet amour ne dépend pas du caractère, ni du physique, mais d’un profond sentiment d’ouverture à l’autre. Cet amour ne demande rien, n’attend rien, mais il peut recevoir autant que donner. C’est lui qui dégage la chaleur humaine et la sécurité.  
L’amour donne à l’enfant sa réalité individuelle.

 Le désir, c’est quand on reconnaît en l’autre le corps que l’on "attend". C'est une sorte de magie corporelle où l’autre est reconnu comme l’individu singulier dont on souhaite qu’il soit parent de notre enfant. C’est une reconnaissance identitaire et physique de l’autre. C’est ce désir qui pousse à l’envie d’enfant. Le mot "désir" vient de desiderare… c’est à dire, "manque d’étoile" (sidéral). Avec le désir, l’autre est reconnu comme l’étoile manquante pour constituer notre univers intérieur.  
Le désir donne, à l’enfant  qui en résulte, sa réalité charnelle

 La pulsion, elle, est très différente. C’est l’expression d’un besoin personnel qui ne tient pas compte de l’autre, mais qui se sert de l’autre. L’autre y est reconnu comme un moyen d’assouvir sa pulsion. Cela n’a rien de généreux, mais l’autre y trouve son compte en ce sens que cela lui donne un certain pouvoir et une satisfaction de séduction. Cela le (ou la) confirme dons son caractère attractif en tant qu’homme ou en tant que femme. Cela le (ou la) confirme dans sa virilité ou sa féminité. D’autre part, cette pulsion a engendré l’humanité en étant source de la transmission de vie ne s’encombrant pas de la volonté de chacun.  
La pulsion donne, à l’enfant qui en résulte,  l’énergie de l’espèce humaine.

La pulsion est un besoin personnel dans lequel on utilise l’autre. Elle ne s’exprimera pas que dans l’aspect sexuel où on l’imagine habituellement. Elle pourra aussi s’exprimer dans la quête irrépressible d’avoir un enfant où l’autre devient alors une sorte d’objet géniteur, de la même façon que cet autre peut n’être qu’un objet sexuel dans la sexualité.

Naturellement, s’il n’y a que la pulsion… la situation manque de chaleur humaine, et l’enfant s’en trouvera hélas dévalorisé.

Mais sans pulsion, il y a manque d’élan. Or il est préférable que l’enfant ne soit pas construit qu’avec l’amour et le désir. Il est bon que s’y ajoute le côté pulsionnel. Remarquons que ce sera une difficulté majeure chez les couples ayant du mal à avoir un enfant. Le côté "technique" prenant petit à petit le pas sur le côté pulsionnel… le charme se dissout et défavorise la fécondité tant attendue.

Un équilibre d’amour vers l’enfant

Il est souhaitable que les trois composantes (amour, désir , pulsion) soient présentes dans un couple. Si ce n’est pas le cas, l’amour sans désir ni pulsion, la pulsion sans amour ni désir, le désir sans amour ni pulsion ne donnent que des couples qui s’éteignent ou se déchirent.

Le couple et sa sexualité ne s’épanouiront vraiment que si les trois sont présents dans une mesure suffisante. L’enfant issu d’un tel couple a de la chance…

Le plus souvent, chacun de ces trois aspects n’est jamais, ni tout à fait présent, ni tout à fait absent. Les équilibres sont différents, plus ou moins stables… mais chacun s’en sort à peu près en se sécurisant dans ses propres compensations.

Les inconforts ou les tensions, qui en résultent, s’apaisent avec la communication (quand il y en a)… chacun le vit au mieux et assure ainsi sa maturation le conduisant de plus en plus vers l’autre.

En effet, ces trois composantes peuvent se développer. Pour mieux comprendre l’histoire du couple, ce qui fait sa grandeur et ses difficultés, vous pouvez lire l’article de février 2001 sur La Passion

Quoi qu’il en soit, ce couple en vient à concevoir l’enfant. Quand les trois composantes de l’amour, du désir et de la pulsion sont là, l’enfant est particulièrement aimé et attendu.

Dans le cas contraire, il arrive qu’il survienne sans être souhaité… d’où peut-être alors l’expression "tomber enceinte"… La grossesse en sera moins épanouie, la chaleur du nid qui accueille l’enfant en dépend.

Ne tombons surtout pas dans le travers d’en faire le reproche aux parents. Rappelons nous toujours que chacun fait pour le mieux et que s’il y a souffrance, il y a plus besoin d’aide que de reproches et de culpabilisation.

La psychologie doit essayer d’en finir avec cette propension à culpabiliser les parents des difficultés de leurs enfants. Si la qualité du nid matriciel et psychologique dépend des parents, s’il est important de comprendre ce qui fait cette qualité, il serait néanmoins déplacé de se servir de ces connaissances pour reprocher quoi que ce soit à qui que ce soi. Ces connaissances ne doivent servir qu’à aider, jamais à briser.

Nous ne répèterons donc jamais assez qu' une mère qui ne peut assurer le nid psychologique de son enfant a certainement plus besoin d’aide que de reproches. Ceci est aussi important pour elle que pour son enfant qui, plus tard pour retrouver son intégrité, aura plus besoin de la comprendre que de la mépriser !


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