© copyright Thierry TOURNEBISE Retour
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Conception
Le couple parental
L’homme et la femme,
L’amour est une ouverture d’esprit
inconditionnelle à autrui, dont on reconnaît la valeur inestimable.
Cet amour ne dépend pas du caractère, ni du physique, mais d’un profond
sentiment d’ouverture à l’autre. Cet amour ne demande rien, n’attend rien, mais
il peut recevoir autant que donner. C’est lui qui dégage la
chaleur humaine et la sécurité.
Le désir, c’est quand on reconnaît en l’autre
le corps que l’on "attend". C'est une sorte de magie corporelle où l’autre est
reconnu comme l’individu singulier dont on souhaite qu’il soit parent de
notre enfant. C’est une reconnaissance identitaire et physique de l’autre. C’est
ce désir qui pousse à l’envie d’enfant. Le mot "désir" vient de desiderare…
c’est à dire, "manque d’étoile"
(sidéral). Avec le désir, l’autre est reconnu comme l’étoile
manquante pour constituer notre univers intérieur.
La pulsion, elle, est très différente. C’est l’expression d’un
besoin personnel qui ne tient pas compte de l’autre,
mais qui se
sert de l’autre. L’autre y est reconnu comme un moyen d’assouvir
sa pulsion. Cela n’a rien de généreux, mais l’autre y trouve son compte
en ce sens que cela lui donne un certain pouvoir et une satisfaction de
séduction. Cela le (ou la) confirme dons son caractère attractif en
tant qu’homme ou en tant que femme. Cela le (ou la) confirme dans sa virilité
ou sa féminité. D’autre part, cette pulsion a engendré l’humanité en étant source de
la transmission de vie ne s’encombrant pas de la volonté de chacun.
La pulsion est un besoin personnel dans lequel on utilise l’autre. Elle ne s’exprimera pas que dans l’aspect sexuel où on l’imagine habituellement. Elle pourra aussi s’exprimer dans la quête irrépressible d’avoir un enfant où l’autre devient alors une sorte d’objet géniteur, de la même façon que cet autre peut n’être qu’un objet sexuel dans la sexualité. Naturellement, s’il n’y a que la pulsion… la situation manque de chaleur humaine, et l’enfant s’en trouvera hélas dévalorisé. Mais sans pulsion, il y a manque d’élan. Or il est préférable que l’enfant ne soit pas construit qu’avec l’amour et le désir. Il est bon que s’y ajoute le côté pulsionnel. Remarquons que ce sera une difficulté majeure chez les couples ayant du mal à avoir un enfant. Le côté "technique" prenant petit à petit le pas sur le côté pulsionnel… le charme se dissout et défavorise la fécondité tant attendue. Un équilibre d’amour vers l’enfantIl est souhaitable que les trois composantes (amour, désir , pulsion) soient présentes dans un couple. Si ce n’est pas le cas, l’amour sans désir ni pulsion, la pulsion sans amour ni désir, le désir sans amour ni pulsion ne donnent que des couples qui s’éteignent ou se déchirent. Le couple et sa sexualité ne s’épanouiront vraiment que si les trois sont présents dans une mesure suffisante. L’enfant issu d’un tel couple a de la chance… Le plus souvent, chacun de ces trois aspects n’est jamais, ni tout à fait présent, ni tout à fait absent. Les équilibres sont différents, plus ou moins stables… mais chacun s’en sort à peu près en se sécurisant dans ses propres compensations. Les inconforts ou les tensions, qui en résultent, s’apaisent avec la communication (quand il y en a)… chacun le vit au mieux et assure ainsi sa maturation le conduisant de plus en plus vers l’autre. En effet, ces trois composantes peuvent se développer. Pour mieux comprendre l’histoire du couple, ce qui fait sa grandeur et ses difficultés, vous pouvez lire l’article de février 2001 sur La Passion Quoi qu’il en soit, ce couple en vient à concevoir l’enfant. Quand les trois composantes de l’amour, du désir et de la pulsion sont là, l’enfant est particulièrement aimé et attendu. Dans le cas contraire, il arrive qu’il survienne sans être souhaité… d’où peut-être alors l’expression "tomber enceinte"… La grossesse en sera moins épanouie, la chaleur du nid qui accueille l’enfant en dépend. Ne tombons surtout pas dans le travers d’en faire le reproche aux parents. Rappelons nous toujours que chacun fait pour le mieux et que s’il y a souffrance, il y a plus besoin d’aide que de reproches et de culpabilisation. La psychologie doit essayer d’en finir avec cette propension à culpabiliser les parents des difficultés de leurs enfants. Si la qualité du nid matriciel et psychologique dépend des parents, s’il est important de comprendre ce qui fait cette qualité, il serait néanmoins déplacé de se servir de ces connaissances pour reprocher quoi que ce soit à qui que ce soi. Ces connaissances ne doivent servir qu’à aider, jamais à briser. Nous ne répèterons donc jamais assez qu' une mère qui ne peut assurer le nid psychologique de son enfant a certainement plus besoin d’aide que de reproches. Ceci est aussi important pour elle que pour son enfant qui, plus tard pour retrouver son intégrité, aura plus besoin de la comprendre que de la mépriser !
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