Nous sommes constitués de deux structures:
L'une psychique, l'autre corporelle. Elles forment un tout
intimement lié, mais semblent distinctes. Elles sont sans doute deux aspects
d'un même nous-mêmes. Un
peu comme la lumière est à la fois onde et particule, peut être sommes-nous à la fois psychique et physique,
ceci n'étant que deux aspects d'un même soi?
D'où le vaste débat
à propos du corps et de l'esprit que tantôt on sépare, tantôt on
rapproche, tantôt on mélange!
C'est une structure qui s'étend dans l'espace. C'est
donc une structure spatiale (au sens stricte). Elle est constituée d'une tête posée sur
un cou porté par un buste soutenu par des jambes elles-mêmes campées
sur le sol.
Quand il
manque une jambe, l'édifice perd de sa stabilité. Mais cette
défaillance est avantageusement compensée par un appareillage comme une béquille.
Cela est moins commode que la jambe, mais beaucoup plus commode que rien du
tout! Et pour ce qui est du sol... quand même lui fait défaut... c'est plus compliqué!
C'est une structure qui
semble s'étendre dans le temps. Ce serait donc une structure temporelle? En
fait pas vraiment ! Le temps ne concerne que les événements. Pour ce qui est de
notre structure psychique, elle est
constituée de celui que nous
sommes, de tous ceux que nous avons été et de ceux dont nous sommes issus.
Par exemple, l'enfant que nous avons été n'a jamais cessé d'être en nous
depuis que nous avons été cet enfant. Nous retrouvons donc ici une sorte
de structure spatiale , mais au sens
"virtuel" (un peu comme les
"topique" de la psychanalyse -le ça, le moi et le surmoi-. Topique
est un mot associé à l'espace comme "topologie"). Cette
structure psychique (spatiale et virtuelle) est constitué
de multiples parts de Soi. Celles-ci sont toutes là, mais elles y sont
soit en
harmonie, soit en conflit. Tout le travail de la psychothérapie est d'apporter
une médiation entre ces différentes part de soi. Voir la publication "Communication
thérapeutique" pour plus de détails
Quand
il manque un de ceux que nous avons été, notre équilibre
psychique est compromis et comme pour la jambe manquante il nous faut une
béquille. Cette fois la béquille sera notre ego
et notre personnalité venant compenser
notre manque d'affirmation de soi. La personnalité n'est pas ce que l'on est,
mais ce que l'on joue, au même titre que le personnage d'une pièce de théâtre
n'est pas l'acteur.
Quand il manque ceux
dont nous sommes issus (parents, famille), c'est comme s'il manquait le sol. Or ils manquent
souvent du fait de maintes ruptures que nous avons plus ou moins
inconsciemment mises en place (au moins pour tenter de sortir de nos états
fusionnels, parfois pour échapper à des douleurs). D'où l'importance en
psychothérapie de ne pas induire de rejets ou jugements envers les ascendants,
tout en permettant les colères du patient quand il y en a (voir la publication
de novembre 2004 "Ne
plus induire de culpabilisation chez les parents ou les patients"