2 suite 1II) Les relations humainesQuand nous abordons les relations humaines sommes-nous plus proches de l'humain que quand nous parlons d'information? Non, car il nous reste encore un grand point de confusion: Savons-nous distinguer clairement si nous parlons de relation ou de communication ? La relation, c'est quand l'information (objet) compte plus que l'individu (sujet). C'est quand on tente de convaincre l'autre (même pour son bien). C'est le domaine de l'idéologie... mais aussi celui de ces repas de famille où tout le monde parle sans écouter personne. Ce sont aussi les réunions professionnelles où personne n'est vraiment pris en considération. Comme le mot l'indique, nous y sommes reliés. Ce lien génère de l'affectivité. Cette affectivité nuit à la qualité, à l'efficacité, au respect et à l'humanisme des échanges (même quand ils se veulent respectueux ils ne sont que bourrés d'affectivité). A cause de cette affectivité nous oscillons ainsi entre deux principes. Même quand nous avons un souci profond et sincère de respect d'autrui, avec l'affectivité nous restons relationnels. Nous voudrions être efficaces et humains, mais c'est comme si ces deux possibilités s'opposaient, en nous demandant de choisir entre deux options antagonistes :
Nous passons ainsi notre temps à alterner les deux comportements. En dépit des conseils "avisés" que nous recevons, nous ne sommes évidemment satisfaits ni par l'un ni par l'autre! Ce dilemme disparaît pourtant spontanément quand nous comprenons la différence entre la communication et la relation. Notez que certaines démarches, enseignant la communication, affirment dans leurs règles de base un principe ambigu : "on ne peut pas ne pas communiquer !" (Cela montre bien à quel point la nuance "relation - communication" ici n'est pas faite). Rien que notre intuition peut nous faire douter d'une telle affirmation (qui reste cependant valable si nous remplaçons le mot "communication" par le mot "relation"). En effet, des gens qui s'insultent, échangent bien de l'information... mais ils ne communiquent pas. Que font ils?...ils échangent sur le mode relationnel. Mais pour comprendre cela il faut faire la distinction entre la relation et la communication et remarquer que:
...alors que dans la communication l'information est proposée par l'émetteur et accueillie par le récepteur. Dans la relation l'information passe mal. Elle est très sujette à la déformation. Pour qu'un échange soit efficace, pour que l'information passe, il faut que celle-ci soit proposée et accueillie. Plus l'information est importante plus il faut respecter cette règle afin qu'elle ne soit ni déformée ni perdue. C'est ce que permet la communication. Néanmoins, la relation est le minimum incontournable. Même quand nous décidons de ne pas communiquer, même si nous décidons de nous fermer et de garder le silence, ce rejet de l'autre occupe plus ou moins notre esprit. Nous sommes alors involontairement liés à l'autre. Quand l'échange se fait, même si ce n'est qu'en non verbal, cela induit un état relationnel (re-lié). Nous verrons plus loin que cela induit les différentes situations de rupture et d'affectivité. Le lien et la rupture sont deux notions indissociables. De façon assez inattendue, la rupture engendre l'attachement... et tout le cortège de pesanteurs et de réactivités qui va avec! La règle
"on ne peut pas ne pas communiquer" "Nous ne pouvons pas au moins ne pas être en relation".
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