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2 Avec les parents

Nos parents sont responsables de l'éducation qu'ils nous ont donnée...
Mais n'oublions pas que nous sommes responsables de ce que nous en faisons.
Nous ne pouvons passer notre vie à leur reprocher d'avoir trop ou pas assez fait ceci ou cela. 

Répéter sans cesse que c'est à cause d'eux que nous avons des problèmes, c'est nier notre propre capacité à prendre notre vie en main... c'est louper sa propre individualisation, c'est rester un pantin geignard qui n'est personne. Il ne faut pas confondre le fait de prendre soin de l'enfant douloureux qu'on a été et entretenir de la rancœur envers les parents.

Si les psychothérapies donnent des résultats, c'est justement parce que, ce qui fait la différence, ce n'est pas ce que nous avons vécu mais ce que nous en faisons.

I) Notre individualisation

Devenir adulte... nous nous y employons! 
Mais au fond, "c'est quand qu'on est grand"?
 
Naturellement l'état civil nous renseigne, mais en y regardant bien, l'individualisation est un long processus de vie dans lequel nous découvrons parfois des personnes dont la maturité tarde... tarde tant que même la cinquantaine passée elle n'est pas atteinte!

Il n'y a pas que les caricatures. Chacun pense que pour lui c'est fait, mais pas pour les autres. En réalité, de nombreuses personnes se retrouvent comme des enfants quand elles vont rendre visite à leurs parents. Cela ne dépend pas de leur volonté. C'est que le processus d'individualisation n'est pas accomplit.

Plusieurs invitations à l'individualisation:

La naissance: Après 9 mois, individualisation forcée... sous peine d'un dangereux terme dépassé! Ceci consiste tout de même à quitter un monde, généralement,  de plénitude continuelle. Il ne s'y trouve pas de manque. Dès la naissance c'est l'expérience nouvelle de l'alternance de la plénitude et du manque! Reste, pour compenser cela, une fusion psychologique avec la mère jusque vers 5 ou 7 ans.

Vers 5 ou 7 ans: Se trouvant un peu à l'étroit dans la fusion maternelle l'enfant s'éloigne de celle-ci pour fusionner avec la famille élargie. Le père, les frères et sœurs prennent le relais en offrant une "couveuse" plus vaste (familiale). C'est l'âge de "maman pousse toi un peu". C'est douloureux pour la mère qui s'appuie souvent, elle aussi,  sur cette fusion pour compenser quelques-uns de ses manques.

L'adolescence: La fusion familiale est à son tour trop étroite et l'enfant s'éloigne de l'ensemble de sa famille pour rallier les copains (nouvelle couveuse)... et surtout entrer dans la vie amoureuse. Celle-ci permet l'éloignement des parents avec une compensation acceptable qui conduit au couple.

Le couple: A ce stade une nouvelle fusion vient en principe remplacer les anciennes. La nouvelle couveuse devient le conjoint et permet de continuer avec un relatif confort sa route vers la maturité. C'est la couveuse conjugale où chacun des deux couve l'autre dans son immaturité. L'étape passionnelle est rarement une phase de maturité. C'est cependant une exceptionnelle invitation à la rencontre d'un autre, qui nous fera grandir par sa différence quand nous en prendrons conscience dans la phase suivante.

Le milieu de vie: Entre 40 et 50 ans, une nouvelle individualisation est proposée. Un  moment de crise aussi troublé que l'adolescence où on a ses propres enfants adolescents et ses parents âgés... C'est une phase d'interrogation où les valeurs de la vie évoluent vers un "plus". Mais ce "plus" n'étant pas immédiatement visible cette phase est souvent accompagnée de déprime. Ce n'est plus l'état ancien... et pas encore l'état nouveau. Si tout se passe bien c'est le passage à l'âge adulte individualisé. Si ça se passe mal, on se raccroche entre autres à la vie professionnelle qui vient à son tour compenser l'immaturité. Mais dans  cette couveuse professionnelle,  si la gestation est plus longue... elle a aussi un terme...

La retraite: Le terme, ce n'est plus 9 mois mais 60 ans! Quand il n'y a pas eu maturation, cette phase est comme une expulsion, non pas du milieu utérin, mais du milieu professionnel. Si ce dernier était utilisé comme une couveuse la surprise qui en résulte est tout aussi étonnante. Là où on pensait que l'on serait bien il y a finalement le sentiment de ne plus exister. Alors, diverses occupations viendront compenser la douleur de celui qui résiste encore à l'individualisation. Vient alors parfois la maison de retraite.

La maison de retraite: C'est la réduction au minimum de toutes les compensations habituelles. Ce pourrait être salutaire si c'était bien accompagné. En l'absence de centres d'intérêt, c'est l'occasion d'une grande qualité d'attention pour se réapproprier les parts manquantes de sa vie (compléter les parts restées manquantes dans le puzzle) C'est le moment de devenir entier, individualisé, ouvert à celui qu'on est,  à tous ceux qu'on a été et à ceux dont on est issu. 

Mais mal accompagné ceci conduit par contre à l'ultime refuge que constitue la démence. Quand ni l'attention ni les fuites sont possibles reste la possibilité de se "débrancher". Afin d'éviter cela, une grande qualité d'accompagnement est souhaitable pour les personnes âgées qui n'ont pas (ou insuffisamment) réalisé cette individualisation. A ce titre il est particulièrement important de former le personnel de maison de retraite. 

Pour d'autres information lire sur ce site l'article de mai 2001: Personnes âgées -Autonomie, Dépendance, Santé mentale-

 

 

APPLICATIONS FAMILIALES 
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